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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/254

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certain tour drolatique et badin qui m’y attire.

La rue ascendante qui mène à la maisonnette de la danseuse est solitaire, comme toujours, et triste cette fois, sous le ciel orageux et sombre, avec ces touffes d’herbes, signes de délaissement, que le mois de juin a semées çà et là entre les dalles. À cette porte, là-bas, ce gros chat assis avec dignité et regardant passer les hirondelles, si je ne m’abuse, c’est bien M. Swong-san, le minois pompeusement encadré par sa fraise à la Médicis, en mousseline tuyautée, qu’une rosette attache sous le menton. Et, derrière ce châssis de papier qui vient de s’ouvrir, au premier étage, cette petite fille en robe simplette, qui se retrousse les manches, un savon à la main, pour barboter des deux bras dans une cuve de porcelaine, c’est Pluie-d’Avril, la petite fée des maisons-de-thé et des temples, vaquant aujourd’hui à de menus soins d’intérieur, comme la dernière des mousmés.

Et qu’elle est mignonne, surprise ainsi ! Je ne l’avais jamais vue dans cette humble robe de coton bleu, ni ne me l’étais représentée lavant