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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/259

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mousmé ? Autrefois tu étais si correcte. » Ah ! les moustiques… Cet hiver ils n’étaient pas nés. En une minute, sortis par centaines des épaisses verdures, les voici assemblés autour de nous comme un nuage, et c’est pour m’en débarrasser, toutes ces gifles amicales. Alors, moi aussi je lui rendrai la pareille, et pan sur ses mains, et pan sur ses bras nus, où chaque piqûre fait une grosse cloche instantanée, plus rose que l’ambre de sa chair… Avec la plupart des dames nipponnes de ma connaissance, un tel jeu dégénérerait tout de suite ; avec madame Prune par exemple, je ne m’y aventurerais point ; mais, avec Inamoto, cela ne risque pas d’être plus qu’un chaste enfantillage.

— Demain, dit-elle, j’apporterai deux éventails, un pour toi, un pour moi ; s’éventer très fort, c’est ce qu’il y a de mieux ; comme ça ils s’en vont tous.