Aller au contenu

Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— « Loti, disait-elle, si bas que sa petite voix douce était comme un souffle à mon oreille, Loti, veux-tu que nous habitions ensemble une case dans Papeete ? Nous vivrons comme vivaient ton frère Rouéri et Taïmaha, comme vivent plusieurs autres qui se trouvent très heureux, et auxquels la reine ni le gouverneur ne trouvent rien à redire. Je n’ai plus que toi au monde et tu ne peux pas m’abandonner… »

— « Tu sais même qu’il y a des hommes de ton pays qui se sont trouvés si bien de cette existence, qu’ils se sont faits tahitiens pour ne plus partir… »


Je savais cela fort bien ; j’avais parfaitement conscience de ce charme tout-puissant de volupté et de nonchalance ; et c’est pour cela que je le redoutais un peu…

Cependant, une à une, les femmes de la veillée funèbre étaient sorties sans bruit et s’en étaient allées par le sentier d’Apiré. Il se faisait fort tard…

— « Maintenant, rentrons, dit-elle… »


Les longs pieds nus se voyaient du dehors ;