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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/175

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Des fenêtres ouvertes donnaient sur les jardins ; — on voyait par là s’agiter plusieurs têtes couronnées de fleurs, qui s’approchaient pour écouter : toutes les suivantes de la cour, Faïmana, coiffée comme une naïade, de feuilles et de roseaux ; — Téhamana, couronnée de fleurs de datura ; Téria, Raouréa, Tapou, Eréré, Taïréa, — Tiahouiï et Rarahu.

La partie du salon qui me faisait face était entièrement ouverte ; la muraille absente, remplacée par une colonnade de bois des îles, à travers laquelle la campagne tahitienne apparaissait par une nuit étoilée.

Au pied de ces colonnes, sur ce fond obscur et lointain, se détachait une banquette chargée de toutes les femmes de la cour, cheffesses ou princesses. Quatre torchères dorées, d’un style pompadour, qui s’étonnaient de se trouver en pareil lieu, les mettaient en pleine lumière, et faisaient briller leurs toilettes, vraiment élégantes et belles. Leurs pieds, naturellement petits, étaient chaussés ce soir dans d’irréprochables bottines de satin.

C’était d’abord la splendide Ariinoore, en tunique de satin cerise, couronnée de péia, — Arii-