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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/176

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noore qui refusa la main du lieutenant de vaisseau français M***, qui s’était ruiné pour la corbeille de mariage, — et la main de Kaméhaméha V, roi des îles Sandwich.

À côté d’elle, Paüra, son inséparable amie, type charmant de la sauvagesse, avec son étrange laideur ou son étrange beauté, — tête à manger du poisson cru et de la chair humaine, — singulière fille qui vit au milieu des bois dans un district lointain, — qui possède l’éducation d’une miss anglaise, et valse comme une Espagnole……

Titaüa, qui charma le prince Alfred d’Angleterre, type unique de la Tahitienne restée belle dans l’âge mûr ; constellée de perles fines, la tête surchargée de reva-reva flottants.

Ses deux filles, récemment débarquées d’une pension de Londres, déjà belles comme leur mère ; des toilettes de bal européennes, à demi dissimulées, par condescendance pour les désirs de la reine, sous des tapas tahitiennes en gaze blanche.

La princesse Ariitéa, belle-fille de Pomaré, avec sa douce figure, rêveuse et naïve, fidèle à sa coiffure de roses du Bengale naturelles, piquées dans ses cheveux dénoués.