XXXIII
Le soir il y avait grand bal chez Pomaré, — bal d’adieu offert aux officiers du Rendeer. — On devait danser jusqu’à l’heure de l’appareillage, que « l’amiral à cheveux blancs » avait fixée pour le lever du jour.
Et Rarahu et moi, nous avions décidé d’y assister.
Il y avait énormément de monde à ce bal, pour un bal de Papeete : toutes les Tahitiennes de la cour ; — quelques femmes européennes, — tout ce qu’avait pu fournir le personnel de la colonie, — et puis tous les officiers du Rendeer', et tous les fonctionnaires français.
Rarahu naturellement n’était point admise dans le salon de la fête ; mais, pendant que la foule dansait fiévreusement la upa-upa dans les jardins, elle et quelques autres jeunes femmes dans une situation semblable, privilégiées de la reine, avaient été invitées à prendre place sous la véranda, sur une banquette d’où elles pouvaient, tout aussi bien qu’à l’intérieur, voir et