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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/192

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Notre caravane s’est augmentée de l’officier turc et des deux soldats délégués par le caïmacam, qui se sont, eux aussi, costumés en Bédouins, et de cinq ou six voyageurs indigènes, des tribus du Nord, inconnus qui, à la dernière heure, nous ont demandé, pour leur sécurité, la permission de se joindre à nous.

Et comme ils sont différents, nos gens d’escorte, de ces inoffensifs et insignifiants chameliers que nous avions loués à Suez ; moins misérables, plus beaux et plus forts ; mais plus farouches aussi et d’aspect plus fermé. Il nous semble à présent que c’est seulement à Akabah, le seuil du vrai désert…



Nous marchons d’une lente allure de ramadan ; les hommes, fatigués par les abstinences religieuses, et les bêtes, par les jeûnes forcés, par les marches excessives depuis Pétra. Nous ferons donc peu de route aujourd’hui, mais nous nous rattraperons les jours suivants et, In-challah ! dans onze jours, nous arriverons en Judée, ayant franchi le désert de Tih.