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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/242

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tresses de cheveux qui tombent le long de sa figure sauvage, il a l’aspect étrange et presque fantastique, dans l’ouverture de ma tente sur le désert d’ombre, tenant à la main sa grande fleur inconnue.



La veillée cette fois a lieu au chant des chouettes ; des hou ! hou ! mystérieux nous arrivent de partout, de l’obscurité des broussailles, des fonds noirs, de la vallée ; les collines se mêlent aux nuages pour former autour de nous des rideaux de ténèbres indécises. Nos feux qui s’allument épaississent à nos yeux une nuit soudaine ; on ne voit plus que les hommes aux manteaux de poils et aux longues oreilles de bête, accroupis en silence autour des flambées de branchages.