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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/260

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Gherafeh. C’était vraiment facile comme une promenade, cette traversée du désert !…

Et cependant, il est incontestable qu’il y a une petite impression de détente, à l’arrivée. Il semble qu’on ait secoué et rejeté de ses épaules quelque chose comme un manteau de plomb. Même, on est très aise, en somme, de retrouver sous sa main les mille petites inventions modernes, peu décoratives, il est vrai, mais assez commodes, quand une fois l’on s’y est habitué. On se sent ému par le voisinage d’une poste et d’un télégraphe, autant que l’étaient ce matin nos dromadaires par les orges vertes…



Le gouverneur ottoman de Gaza, par lequel nous commençons nos visites d’arrivée, est un prince aimable et distingué, dix-septième fils de ce célèbre Beder-Khan pacha, prince du Kurdistan, qui fut, durant de longues années, rebelle au gouvernement de Constantinople. Il habite, au milieu de la ville haute, une maison de pierres, aménagée à la turque ; dans son quartier, d’autres maisons du même genre sont les édifices publics, les logements des autorités militaires — et quelques fils télégraphiques traversent ces parages, s’en allant dans la direction de