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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/261

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Jérusalem. Mais le reste de la ville, sauf les mosquées et les fontaines, est encore construit avec de la terre séchée au soleil, comme les maisonnettes des oasis du Sud.

D’abord, on est surpris que Gaza, si près du désert, n’ait pas de murailles pour se défendre des incursions bédouines. L’explication qu’on en donne est que ses habitants sont « eux-mêmes moitié maraudeurs, moitié receleurs, et que les Bédouins ont intérêt à les ménager ». C’est d’ailleurs dans ses bazars que viennent s’approvisionner tous les nomades des régions d’alentour.



Et aujourd’hui, nous faisons comme les nomades, nous qui venons du fond du désert de Pharan, à peu près dépourvus de tout ; c’est dans les ruelles sombres et encombrées des bazars que nous finissons notre journée, à des achats de costumes, de chaussures et de harnais. Vraiment, nous ne pouvons pas continuer notre route en Bédouins, surtout n’ayant plus de chameaux ; ni reprendre nos vêtements d’Europe, ayant expédié nos malles à Jérusalem par mer ; d’ailleurs, ce nouveau changement nous amuse, — et nos yeux devenus sauvages se prennent aux belles