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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/270

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et les sables du désert. Un grand panorama mélancolique, auquel il est difficile d’assigner une date dans la suite des âges, — et là-bas, couverte de tombeaux, la colline isolée où Samson, sortant une nuit de chez la courtisane, alla déposer les portes de la Gaza des Philistins (Juges, xvi, 2, 3).



Quand nous rentrons au camp, vers midi, les abords en sont assez animés ; des juifs, marchands d’objets antiques, nous attendent, assis sur les tombes ; des chrétiens grecs, endimanchés, dont quelques-uns portent même le costume européen, stationnent pour nous voir revenir.

Puis les curieux et les vendeurs s’en vont, lassés, et nous demeurons seuls. Nos Bédouins, qui repartent ce soir pour leur désert, sommeillent étendus dans l’herbe. Gaza, silencieuse, se repose des fêtes de la nuit. Un brûlant soleil darde sur nos toiles blanches ; les pierres d’alentour se couvrent de caméléons et de lézards.



Paisible et solitaire après-midi de Pâques, que nous passons là, assis devant nos tentes, dans ces