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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/118

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— Oui, tout de suite !

— Et ça, que j’avais apporté pour toi ! »

Elle développa de son papier l’objet qu’elle avait pris chez elle : c’était un godmiché assez gros usé déteint.

Charlotte rit ; cet incident arrêtait une minute sa crise de nerfs ; elle se coucha devant moi, pour me dire…, mais sur un tout autre ton, avec naturel et gaieté, comme si c’était la chose la plus simple du monde :

« Encule maman. »

Teresa ne protesta point.

« Encule maman, répéta Charlotte. Je lui ferai minette en même temps. Je te sucerai la queue après. J’aurai son foutre. J’aurai le tien. Je serai la plus heureuse des trois. »

Comme elle attendait ma réponse, Teresa éclata de rire et dit à sa fille :

« Regarde-moi ce grand gosse qui croise les jambes parce qu’il a tiré six coups et qu’il ne bande plus ! »

Et je n’avais encore rien dit quand Teresa elle-même fut sur moi :

« Essaye de ne pas bander sous mon ventre ! Essaye donc de ne pas bander pour mon cul ! »

J’hésitais à lui dire que la scène précédente, au lieu de me tenter, m’avait refroidi. Et je fis bien de me taire, car ma lutteuse me défiait à bon escient. Teresa ne fit presque rien pour réveiller mes sens. Elle les attira « sous son ventre » comme elle disait ; mais avec une science du contact qui me parut merveilleuse.

Sitôt que je fus en état, Charlotte reparut au comble de l’excitation. Je lui aurais fait moitié