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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/162

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simulation ; c’est parce que vous le lirez à la page suivante. Teresa me donnait un scénario qui me parut bien long pour un acte.

J’aurais voulu lui exposer que j’avais reçu de la Providence, non pas comme les belles tribades un godmiché miraculeux, mais un organe susceptible de prouver la faiblesse humaine… Elle ne m’écouta plus. Elle cria :

« Lili !

— Chic ! fit la petite en m’apercevant, c’est pas commencé. Qu’est-ce qu’on va faire ?

— Trois choses. Viens sur moi. Tu les devineras toute seule. »

Teresa l’aida bien un peu, en la laissant, comme par mégarde, sentir l’état de jouissance où elle était restée. Lili eut un cri de joie :

« Oh ! c’est pour moi tout ça ?

— Et ensuite ? Qu’est-ce que tu n’as pas eu aujourd’hui, petite gousse ?

— Une pine dans le cul… Mais j’osais pas demander celle-là.

— On va te la prêter. Tu me la rendras. Et après ; qu’est-ce que tu nous feras ?

— La main par dedans. »

Preste et plus serpent que jamais, Lili glissa le long du corps et se fourra la figure entre les cuisses de sa mère. La petite tête disparut dans ces longs poils noirs où ma main s’était plusieurs fois perdue. Teresa m’étreignit en se tordant sur une épaule, mais resta couchée par le bas, car elle avait la taille souple…

Et il fallut l’entendre. Elle voulait parler. Elle me dit ces choses inimaginables dans un mur-