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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/177

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— À toi, ma chérie ? à toi qui as quatorze ans et qui viens toute nue dans mon lit ? mais je serais un monstre !

— Tu m’en as déjà fait sans le savoir. Avant-hier je n’ai mouillé qu’avec ma salive quand tu m’as enculée. C’était bon. C’était comme si tu m’écorchais par-derrière et plus je souffrais, plus je me branlais.

— Comment, tu es si vicieuse que ça ?

— Non ; mais j’ai envie que tu me fasses du mal pendant que je me branle, répéta-t-elle en allongeant les yeux et en se mordant la lèvre.

— C’est ton plaisir ?

— Prends-moi le bout des seins entre tes dents et serre ! Je te le donnerai, mon pucelage de devant, pour que tu me fasses mal avec ta queue, pour que tu le crèves et qu’il y ait du sang. Maintenant que j’ai bu ton foutre, je suis à toi. Serre-moi dans tes bras, je vais jouir. Serre-moi de toutes tes forces. Casse-moi… »

Décidément, pensai-je à part moi, Lili est la seule raisonnable. Les trois autres sont toquées.

Pourtant, je commençais à comprendre pourquoi Charlotte m’avait dit : « Cette gosse-là nous dégotera toutes les trois. » Charlotte à vingt ans était encore presque enfantine. Mauricette à quatorze ans était femme. Autant la sœur aînée avait l’esprit lent, autant la seconde avait les sens précoces, la chair prompte et l’instinct du vice.

On ne pouvait savoir encore ce que deviendrait Lili à la puberté. Mais cette année-là, ce jour-là, c’était Mauricette qui me rappelait sa mère de plus près.