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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/193

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Quand je les eus embrassées toutes avec divers attouchements que la morale chrétienne réprouve mais que les femmes nues accueillent assez bien, Teresa prit Mauricette par les épaules et, avant toute autre question, elle me dit :

« C’est vrai que tu as réussi à te faire sucer la queue par cette gosse-là ? et que tu lui as déchargé dans la bouche ? et qu’elle a tout avalé ? Elle qui n’avait jamais pu ! Est-ce que tu es sorcier ?

— Non ; mais c’est plus facile avec elle qu’avec Votre Altesse, madame. »

Mauricette fut ravie de cette réponse, et Teresa, les mains sur les hanches, reprit avec bonne humeur :

« Voilà ce que je me fais dire ? à moi qui ai sucé trois mille hommes dans mon existence !

— Pas celui-là ! dit Lili. Tu es la seule de la famille qui ne connaisse pas le goût de son foutre. Même Ricette ! même Ricette l’a sucé avant toi ! ça, c’est épatant !

— Et tu veux me dépuceler cette enfant ! poursuivit Teresa.

— Oh ! là ! là ! cette enfant, répéta Lili. Si j’avais autant de poils au ventre qu’elle en a entre les fesses…

— Ta gueule, toi, blanc de bidet ! C’est sérieux de prendre un pucelage. Regarde Charlotte, si elle a envie de rire. »

Et Charlotte qui retenait ses larmes se jeta sur un divan pour pleurer. Je pris cette occasion de la rejoindre et de lui dire quelques mots affec-