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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/211

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Sa mère lui avait introduit un godmiché qu’elle tenait simplement à la main. Ricette se souleva. Je ne pus voir si elle se sentait soulagée ou irritée davantage, mais elle cria :

« Je n’avais pas besoin de ça pour l’aimer, ton foutre ! Je n’avais rien dans le cul, hier, quand tu m’as joui dans la bouche ! Dis le à maman !… Et fais-m’en boire encore ! vite ! j’ai soif ! j’en veux ! »

Elle me prit avec tant de voracité que je sentis ses dents plus que ses lèvres. Je ne voulus pas le lui dire devant la jeune Lili qui se serait moquée de son inexpérience, mais je hâtai mon plaisir et je n’oubliai pas de l’avertir à temps.

Mauricette, écarlate, réussit brillamment ce petit travail qu’elle exécutait pour la première fois en présence de sa famille et qui était pour elle, selon le mot de Lili, « beaucoup plus épatant que de se faire dépuceler ». Elle donna malheureusement une seconde preuve de son inexpérience en voulant, par excès de zèle, prolonger cet exercice au-delà de ce que mes nerfs pouvaient supporter. Mais alors la pauvre petite ne savait plus du tout ce qu’elle faisait. Teresa, qui ne la quittait pas du doigt, avait réglé, retenu, puis lâché le spasme de sa chair aussitôt après le mien et la débutante égarée, presque évanouie un instant, eut à peine conscience du succès que lui firent sa mère et ses sœurs.

Avec un faible sourire, elle ouvrit la bouche pour que l’on vît bien qu’elle avait tout absorbé ; puis elle retomba épuisée dans mes bras.

Lili, si nue et mince et glabre, se croisa les bras devant Teresa vêtue de poils, qui portait