Aller au contenu

Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245

— Et qu’est-ce que la bonté du Créateur leur a donné de plus ?

— Le Créateur leur a percé d’avance deux trous et une bouche afin qu’elles n’aient pas l’humiliation d’avoir fait bander les messieurs pour rien et qu’elles puissent miraculeusement leur servir à quelque chose.

— En retour de ces bontés divines, quel est le devoir des petites filles ?

— Toute petite fille qui fait bander un monsieur a le devoir de le faire décharger.

— Est-ce à elle de choisir le trou qu’elle préfère ?

— Cela ne la regarde pas. Elle n’a qu’à donner celui qu’on lui demande.

— Doit-elle même attendre qu’on lui en demande un ?

— Non. La petite fille qui reste seule avec un monsieur lève sa robe aussi haut que possible, s’excuse de n’avoir pas de poils et dit poliment : « Voulez-vous me baiser ? Voulez-vous m’enculer ? ou aimez-vous mieux que je vous suce ? »

— Et si le monsieur leur répond : « Va te branler plus loin ! je ne baise que les femmes » comment doit-elle se comporter ?

— Dans ce cas, la petite fille s’éloigne, mais elle peut s’abstenir de toute masturbation sans manquer à ses devoirs religieux. »

À cet endroit, Lili s’interrompit au milieu de son rôle, ce qui ne lui arrivait guère ; elle tenait à me dire :

« Crois-tu qu’on m’en a fait apprendre, des conneries ! »