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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/249

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— Ah ! la barbe ! Je vous écoute, mademoiselle. J’attends ma leçon. Déchargez d’abord, vous baverez après. »

Le ton que prenait Lili pour lancer une réplique avait la même aisance que le choix de ses expressions ; mais ce sont là des indescriptibilités.

« Je suis deux fois honteuse, commença Charlotte. Je vous apprends des horreurs et je ne suis même pas capable de vous les enseigner comme il faut.

— Ça se voit bien, mademoiselle, que vous êtes un peu conne. Allez ! ne vous troublez pas ; je comprends tout.

— Commençons par le cours élémentaire. C’est celui que je sais le mieux, dit Charlotte en riant. Ce n’est pas difficile. Vous mouillez le troisième doigt là-dedans, vous le remuez ici… Voilà.

— Et vous servez chaud ? demanda Lili. Eh ! là donc ! la voilà qui se branle et elle ne m’a rien appris. Quelle gourde que cette institutrice ! Elle est aussi bête que putain. Voulez-vous continuer ma leçon ? fit-elle en arrêtant la main de sa sœur.

— Je répète, fit patiemment Charlotte en cherchant les termes savants que toutes ses pareilles connaissent plus ou moins. Ce que vous voyez là est ma vulve.

— On dirait un con, observa Lili.

— Vous trempez votre doigt ici, dans le vagin et vous le mouillez de… de… comment ça s’appelle, le foutre des femmes ?