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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/250

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— Vous le direz demain. Continuez.

— Si vous pouvez attendre, vous vous chatouillez par-dedans avec deux doigts, ou par-dehors en vous tiraillant ces petites lèvres-là. Si vous êtes pressée, vous touchez tout de suite le… le clitoris que voici ; vous appuyez, vous remuez de droite à gauche ou vous tournez autour…

— Mais la voilà qui recommence ! À la quatrième vitesse !

— Je n’en peux plus ! murmura Charlotte.

— Quelle éducation ! fit Lili en se tournant vers les spectateurs. Croyez-vous que c’est dégoûtant d’avoir une maîtresse pareille ! Au lieu de me montrer à écrire, elle me montre à me branler ! À une petite fille innocente qui sait même pas réciter les sous-préfectures de la Haute-Loire !

— Moi non plus…

— Elle se fait juter sur tous les fauteuils, elle bouffe le chat de maman qui est une sainte femme, elle sent le foutre comme moi la fleur d’oranger et quand on fouille dans sa table à ouvrage, voilà ce qu’on trouve ! dit Lili en tirant de sa poche un godmiché.

— Oh ! entre les mains de cette enfant.

— Vous me dégoûtez bien, mademoiselle.

— Je me dégoûte encore plus.

— Et vous allez voir comment je vous respecte. D’abord, finissez de vous branler ! Assez ! dit la petite en tirant le bras de Charlotte.

— Oh ! Lili ! Lili !… j’allais jouir… je vais avoir une attaque. »

Lili obtint pourtant une minute d’arrêt. Elle