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Page:Louis Antoine de Bougainville - Voyage de Bougainville autour du monde (années 1766, 1767, 1768 et 1769), raconté par lui-même, 1889.djvu/231

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pierre de la grande baie qu’il nomma baie Saint-Georges ; et c’est à sa pointe du nord-est que nous venions de mouiller, comme nous le vérifiâmes dès les premiers jours de notre sortie. Dampierre fut plus heureux que nous. Il trouva pour relâche un canton habité qui lui procura des rafraîchissements, et dont les productions lui firent concevoir de grandes espérances sur ce pays ; et nous, qui étions tout aussi intelligents que lui, nous sommes tombés dans un désert qui n’a fourni à nos besoins que du bois et de l’eau.

En sortant du port Praslin, je corrigeai ma longitude sur celle que donna le calcul de l’éclipse du soleil qu’on y avait observée ; ma différence pouvait être d’environ trois degrés, dont j’étais plus est. Le thermomètre, pendant le séjour que nous y fîmes, fut constamment de vingt-deux à vingt-trois degrés ; mais la chaleur y était plus grande qu’il ne semblait l’annoncer. J’en attribue la cause au défaut d’air dont on manque ici, ce bassin étant enfermé de toutes parts dans la partie surtout des vents régnants.