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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/128

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des Aduatuques, qui, comme on l’a vu plus haut, étaient en marche pour se joindre aux Nerviens. C’étaient les descendants de ces Cimbres et de ces Teutons qui, avant de se jeter sur la Province romaine et sur l’Italie, en l’an 652, avaient laissé en deçà du Rhin six mille d’entre eux à la garde des bagages trop difficiles à emporter. Après la défaite de leurs compagnons par Marius, et bien des vicissitudes, ces Germains s’étaient établis vers le confluent de la Sambre et de la Meuse, et y avaient formé un État.

Dès que les Aduatuques apprirent le désastre des Nerviens, ils retournèrent dans leur pays, abandonnèrent leurs villes et leurs forts, et se transportèrent avec tout ce qu’ils possédaient dans un seul oppidum, remarquablement fortifié par la nature ; environné de toutes parts de rochers à pic d’une grande hauteur, il n’était accessible que d’un seul côté par une pente douce, large de deux cents pieds au plus, défendue par un fossé et par un double mur très élevé, sur lequel ils placèrent d’énormes quartiers de roches et des poutres pointues. La montagne où est située la citadelle de Namur[1] répond suffisamment à cette description. (Voir planche 11.)

Quand l’armée arriva, ils firent d’abord de fréquentes sorties et livrèrent de petits combats. Plus tard, lorsque la

  1. D’après les recherches auxquelles s’est livré le commandant de Locqueyssie dans le pays qu’on suppose avoir été occupé autrefois par les Aduatuques, deux localités, le mont Falhize et la partie de la montagne de Namur sur laquelle est bâtie la citadelle, paraissent seules convenir pour l’emplacement de l’oppidum des Aduatuques. Mais le mont Falhize n’est pas entouré de rochers sur tous les points, comme le veut le texte latin ; la contrevallation aurait eu plus de 15 000 pieds de développement, et elle aurait coupé deux fois la Meuse, ce qui est difficile à admettre. Nous adoptons donc pour l’oppidum des Aduatuques la citadelle de Namur.

    Une autre localité, Sautour, près de Philippeville, répondrait complètement à la description de César ; mais l’enceinte de Sautour, qui renferme trois hectares seulement, est trop petite pour avoir pu contenir soixante mille individus ; l’emplacement de la citadelle de Namur est déjà à nos yeux bien resserré.