Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Expédition de Galba dans le Valais.

X. Avant de partir pour l’Italie, César envoya Servius Galba, avec une partie de la cavalerie et la 12e légion, chez les Nantuates, les Véragres et les Sédunes (peuples du Chablais et du bas et du haut Valais), dont le territoire s’étendait depuis le pays des Allobroges, le lac Léman et le Rhône, jusqu’au sommet des Alpes. Son but était d’ouvrir une communication facile avec l’Italie par ces montagnes, c’est-à-dire par le Simplon et le Saint-Bernard, où les voyageurs étaient sans cesse rançonnés et inquiétés. Galba, après quelques combats heureux qui domptèrent tous ces peuples, se fit livrer des otages, plaça deux cohortes chez les Nantuates, et le reste de sa légion dans un bourg des Véragres, nommé Octodurus (Martigny). Ce bourg, situé dans une petite plaine, au fond d’un vallon entouré de hautes montagnes, était divisé en deux parties par une rivière (la Drance). Galba abandonna une rive aux Gaulois et établit ses troupes sur l’autre, qu’il fortifia d’un fossé et d’un rempart.

Plusieurs jours s’étaient écoulés dans la plus parfaite tranquillité, lorsque Galba apprit tout à coup que les Gaulois avaient évacué de nuit la partie du bourg qu’ils occupaient, et que les Véragres et les Sédunes se montraient en grand nombre sur les montagnes environnantes. La situation était des plus graves ; car non-seulement Galba ne pouvait compter sur aucun secours, mais il n’avait pas même achevé de se retrancher, ni rassemblé des vivres en quantité suffisante. Il réunit un conseil, où l’on décida qu’on défendrait le camp, malgré l’avis de quelques chefs qui proposaient d’abandonner les bagages et de se faire jour de vive force. Mais à peine les ennemis laissèrent-ils aux Romains le temps de

    civitates propinquæ his locis erant ubi (Crassus) bellum gesserat. (Guerre des Gaules, II, xxxv). Il faut ajouter le nom de Crassus, oublié par les copistes, car si l’Anjou et la Touraine sont près de la Bretagne et de la Normandie, où Crassus avait combattu, ils sont bien éloignés de la Sambre et de la Meuse, où César avait porté la guerre.