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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/132

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prendre les dispositions nécessaires. Soudain ils se précipitent de toutes parts vers les retranchements et lancent une grêle de traits et de javelots (gæsa). Les légionnaires garnissent le rempart et ripostent. Ayant à se défendre contre des forces qui se renouvellent à chaque instant, ils sont obligés de combattre tous à la fois et de se porter sans cesse aux points les plus menacés. Les hommes fatigués, les blessés eux-mêmes ne peuvent quitter la place. Il y avait six heures que le combat durait ; les Romains étaient épuisés de lassitude. Déjà les traits commençaient à leur manquer ; déjà les Gaulois, avec une audace croissante, comblaient le fossé et arrachaient les palissades. On en était réduit à la dernière extrémité, quand le primipile P. Sextius Baculus, le même qui avait montré tant d’énergie à la bataille de la Sambre, et C. Volusenus, tribun des soldats, démontrent à Galba qu’il n’y a plus de salut que dans une sortie. L’avis est adopté. Sur l’ordre des centurions, les soldats se bornent à parer les traits et reprennent haleine, puis, au signal donné, s’élançant par toutes les portes, ils fondent sur l’ennemi, le mettent en déroute et en font un immense carnage ; sur trente mille Gaulois dix mille environ furent tués. Malgré cette victoire, Galba, ne se croyant pas en sûreté dans un pays si difficile, au milieu de populations hostiles, ramena la 12e légion chez les Allobroges, où elle hiverna[1].

  1. Guerre des Gaules, III, vi.