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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/161

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César et de ses contemporains, avec l’archipel des Féroë et la Scandinavie. La Calédonie (Écosse) même n’apparaissait que dans un obscur lointain.

César nous représente le climat de la Bretagne comme moins froid, plus tempéré, que celui de la Gaule. Excepté le hêtre (fagus) et le sapin (abies), on trouvait dans les forêts de cette île les mêmes essences que sur le continent voisin[1]. On y récoltait le blé et on élevait de nombreux bestiaux[2]. « Le sol, s’il ne se prête pas à la culture de l’olivier, de la vigne et des autres productions des pays chauds, écrit d’autre part Tacite[3], produit en revanche du grain et des fruits en abondance. Ils croissent promptement, mais ils sont lents à mûrir. »

La Bretagne renfermait une population nombreuse ; la partie intérieure était habitée par des peuples qui se croyaient autochtones, et le littoral méridional et oriental, par une race émigrée de la Gaule Belgique et qui avait traversé la Manche et la mer du Nord, attirée par l’appât du pillage. Après avoir fait la guerre aux indigènes, elle s’était fixée dans l’île et y était devenue agricole[4]. César ajoute que presque toutes ces peuplades venues du continent avaient gardé le nom des cités dont elles étaient issues. Et en effet, parmi les peuples de la Bretagne que citent les géographes dans les siècles postérieurs à la conquête des Gaules, on rencontrait sur les bords de la Tamise et de la Severn les noms de Belges et d’Atrébates.

Les plus puissantes de ces populations d’origine belge se trouvaient dans le Cantium (Kent), que les relations commerciales mettaient en rapport habituel avec la Gaule[5].

  1. Guerre des Gaules, V, xii.
  2. Strabon, IV, p. 199.
  3. Agricola, xii.
  4. Guerre des Gaules, V, xii.
  5. Guerre des Gaules, V, xiii et xiv.