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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/162

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Les Commentaires ne citent qu’un petit nombre de nations bretonnes. Ce sont, dans les comtés de l’est, les Trinobantes (peuple de l’Essex et du Middlesex), qui se montrèrent les plus fidèles aux Romains[1], et dont le principal oppidum était vraisemblablement déjà, au temps de César, Londinium (Londres), mentionné par Tacite[2] ; les Cénimagnes[3] (Suffolk, au nord des Trinobantes) ; les Ségontiaques (la plus grande partie du Hampshire et du Berkshire, comtés du sud) ; les Bibroques (habitant une région alors fort boisée et où s’étendait la célèbre forêt d’Anderida[4] ; leur territoire comprenait une petite partie du Hampshire et du Berkshire, embrassait les comtés de Surrey et de Sussex et la partie la plus occidentale du Kent) ; les Ancalites (position plus incertaine, nord du Berkshire, partie occidentale du Middlesex) ; les Casses (Hertfordshire, Bedfordshire, Buckinghamshire, comtés du centre). Chacune de ces petites nations était gouvernée par un chef ou roi[5].

On retrouvait chez les Belges de la Bretagne les mœurs des Gaulois, mais l’état social y était moins avancé. Strabon[6] en donne cette preuve, que, ayant le lait en abondance, les Bretons ne savaient point faire de fromages, art fort perfectionné au contraire dans certaines parties de la Gaule. Le caractère national des deux populations, Bretons et Gaulois, présentait une grande analogie : « Même audace, à chercher le danger, même empressement à le fuir quand

  1. Guerre des Gaules, V, xx.
  2. Annales, XIV, xxxiii.
  3. Quoique la plupart des manuscrits portent Cenimagni, quelques auteurs en font deux noms, les Iceni et Cangi.
  4. L’Anderida silva, de 120 milles de long sur 30 de large, s’étendait dans les comtés de Sussex et de Kent, dans l’endroit appelé aujourd’hui Wealds (Voir Camden, Britannia, éd. Gibson, I, col. 151, 195, 258, éd. 1753.)
  5. Diodore de Sicile, V, xxi. — Tacite, Agricola, xii.
  6. Strabon, IV, p. 200.