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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/165

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LA FIN DE RABEVEL

— Madame Vassal n’en a rien dit…

— Il n’y a rien de surprenant à cela : elle n’en sait rien. J’ai sauté dans le train sans avoir eu le temps de télégraphier. J’arrive chez moi, la femme de chambre me dit que Balbine et Nicole sont ici ; le temps de me brosser un peu, de prendre un taxi ; et me voici prêt à les ravir à nos amis Rabevel.

Son ton de gaieté forcée n’échappa pas à Olivier. Il comprit la déception d’un retour dans la maison vide ; il pressentit quelque parole venimeuse de la femme de chambre : « Madame est sortie ce soir comme d’habitude… seulement elle a emmené mademoiselle pour une fois. » Un petit silence régna.

— Ah ! dit Vassal, comme s’il secouait sa torpeur, voyons, conduisez-moi à la maîtresse de maison.

Ils remontaient la galerie quand Vassal songea qu’il n’était pas en tenue pour se présenter dans des salons où la foule des habits noirs devait être encore fort dense. Il regarda autour de lui.

— Olivier, demanda-t-il, voulez-vous rejoindre seul Madame Rabevel, et obtenir qu’elle vienne jusqu’à moi ?

Mais, du vestiaire où elle s’était arrêtée avec des invités qu’elle reconduisait, Reine l’avait aperçu ; elle accourait et pressait ses mains avec effusion.

— Causons un peu, dit-elle, pendant qu’Olivier va se mettre en quête de ces dames ; tenez, entrons dans ce boudoir.