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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/57

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LA FIN DE RABEVEL

poids constaté par la gare expéditrice un groupe de la puissance que vous avez facturé. Vous voilà pris et bien pris ; que voulez-vous ? on ne saurait penser à tout. Or, écoutez bien : nous pouvons maintenant prouver que cette substitution si bien démontrée d’un groupe de puissance plus faible au groupe promis et facturé, que cette substitution n’est pas une erreur, mais qu’elle est une escroquerie. En effet 1o) Les essais ont donné malgré cette substitution les chiffres que vous vouliez obtenir, chiffres impossibles à réaliser avec ces faibles machines ; donc c’est vous qui avez truqué les appareils d’essais ; 2o) Les machines portent des plaques de puissance supérieures aux vraies. Elles ont donc été truquées. Et par vous. Escroquerie, Monsieur Béral, escroquerie.

L’individu s’était effondré. Il avoua lamentablement.

— Nous avions voulu enlever l’affaire ; on a fait un prix trop bas, on n’a pas pu livrer, on a truqué…

— On paiera…

— Vous dites ?

— J’achève raisonnablement votre phrase. Ça va vous coûter cher : réfection de l’usine, amende, dommages-intérêts, prison. Ah ! ah ! » fit Bernard ; il se frottait les mains tout joyeux de sa perspicacité. « Voilà tous vos créanciers payés et l’installation refaite à neuf, père Mauléon. Pas vrai, Monsieur Béral ? »

— Arrangeons ça sans procès, voulez-vous, gémit le gros homme.