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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/24

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LE MAL DES ARDENTS

cela, car il était à ce moment-là très déprimé et ne croyait plus à l’avenir de l’affaire. Et il n’a pas remarqué le revers de la médaille : c’est que les parts n’avaient aucun droit de vote aux assemblées ; en sorte que, avec nos trois cent cinquante actions, nous ne pouvons rien faire que nous allier à vous, Messieurs Blinkine-Mulot, qui nous dévorez.

— Et vous n’avez pas été capable de racheter en Bourse les cent cinquante et une actions qui suffiraient à assurer votre majorité ?

— À l’heure actuelle, c’est un denier : six cent mille francs ! Et puis, vous savez, il n’y a eu de mouvement de titres qu’au moment de la débâcle dont je vous parlais tout à l’heure ; depuis, il y a quelques déplacements mais en un an c’est tout juste si vous trouveriez quinze actions sur le marché ; elles inspirent confiance, je ne sais pourquoi ; pourtant, au taux actuel elles ne rapportent pas trois pour cent !

— C’est vous qui en pâtissez ; et comme secrétaire général naturellement, vous ne gagnez presque rien ?

— Huit cents francs par mois ! ce sont vos amis qui se sucrent sur notre dos.

— Tout cela changerait si vous pouviez prendre l’affaire en mains.

— Il faudrait deux choses : quelqu’un comme vous pour la diriger et lui faire rapporter ce qu’elle doit rapporter car vraiment elle a quelque chose dans le ventre ; et puis la possibilité d’agir aux assemblées générales pour que