Aller au contenu

Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
LA JEUNESSE DE RABEVEL

— Je vois, Monsieur, dit-il, qu’il est nécessaire au préalable de nous mettre d’accord. Je suis l’envoyé de MM. Blinkine et Mulot, venu pour enquêter sur les difficultés de la situation et prendre toutes mesures utiles. Veuillez considérer que vous n’avez aucune observation à faire sur les décisions de vos patrons et que vous êtes a mes ordres. Au cas où vous ne seriez pas de cet avis, restons-en là. Je reprends le train pour Paris et nous laisserons à ces messieurs le soin de nous départager : d’ores et déjà, je vous indique que si les choses en arrivent là j’estimerai que l’un de nous sera de trop.

Fougnasse était intelligent ; il comprit tout de suite et, bien que terriblement vexé, s’excusa, plaisanta, et se le tint pour dit. Après cette mise au point nécessaire, il expliqua à Rabevel la situation.

— Voilà, dit-il. La Société possède une exploitation de bitume au lieu dit Cantaoussel, située entre Besse-en-Chandesse et le lac Pavin. Le terrain ne nous appartient pas mais nous payons aux propriétaires une redevance de X centimes par tonne extraite. La question se complique du fait que : 1o) nous avons affaire à un grand nombre de propriétaires et par conséquent nous sommes en présence d’un grand nombre de conventions différentes ; 2o) ces conventions établissent des redevances et des durées de validité fort variables ; 3o) nos propriétaires ayant eu vent de l’importance de nos bénéfices et, d’autre part, ayant eu la tête montée par un Syndicat nouvellement formé sous