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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/96

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de cinquante ou soixante compagnes de caractères et d’humeur différentes, toutes me faisaient des questions et tachaient de pénétrer dans laquelle de leur société je devais être admise, car toutes les pensionnaires en formaient plusieurs. Ce qui me piqua à la fin ce fut de voir que ma franchise ne me faisait pas faire un pas dans leur confiance.

Ne pouvant deviner le but de leur curiosité, j’étais décidée de mettre moins de sincérité dans mes réponses. Je m’étais imaginée que ma vie au couvent se passerait dans de continuels amusemens.

Combien je me trompais ! je crus le premier mois que je succomberais sous l’ennui mortel qui me consumait. Ce qui me désespérait le plus, c’est que mes compagnes en évitant de m’associer à leurs jeux, semblaient me reprocher la bassesse de ma naissance ; pour tout dire en un mot, les duretés de ma mère me