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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/258

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— Madame van Oberken ! — dit le mari, en cherchant au plafond ce qu’il allait dire. Ma foi ! il paraît que cette destruction de pirates a été de son goût, puisqu’elle a voulu l’immortaliser dans ce tableau.

— Ah ! venez voir ici, venez ! — s’écria Marguerite qui venait de découvrir une autre inscription sous un autre tableau.

— Allons voir, — dit madame de Saint-Saulieux, en conduisant son mari vers sa fille.

— J’aime mieux celui-là, poursuivit Marguerite, parce qu’il y a un bal superbe, sous de beaux palmiers, au bord de la mer… Lisez l’inscription…

FÊTE
DONNÉE
AU COMMANDANT DE SAINT-SAULIEUX
Par madame van Oberken
dans son habitation de ceylan, après la destruction des pirates malais

Madame de Saint-Saulieux regarda son mari, qui regarda le tableau de l’air d’un homme qui ne regarde rien.

— Pourquoi, demanda Marguerite, ne m’avez-vous jamais parlé de cette fête, mon père ?

— Il me semble pourtant que je t’en ai parlé… mais il y a fort longtemps… Tu étais si jeune que…

— Non, monsieur de Saint-Saulieux, non, — dit la femme de ce ton sec qui brise un entretien ; — vous n’avez jamais parlé de cette fête dans notre maison, et je comprends très-