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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/332

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II



Vous qui avez tant de loisirs à Besika, veuillez bien corriger mes fautes de topographie. Hélas ! nous n’avons jamais, nous, pauvres soldats de la plume, le bonheur d’être envoyés, aux frais de l’État, sur de bons vaisseaux, dans les parages classiques, pour étudier nos questions d’Orient ; nous sommes obligés de payer nos voyages, et encore beaucoup de paresseux pensionnés nous reprochent de travailler pour gagner de l’argent, comme si, aujourd’hui, depuis Alexandre Dumas jusqu’au plus novice des écrivains, l’argent gagné en littérature n’était pas employé à des voyages plus ou moins lointains. Chacun de nous veut qu’on puisse dire de lui :

Mores hominum multorum vidit, et urbes.