Aller au contenu

Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pu s’écrier, comme Énée, devant cette copie, devant ce château de cartes :

…Arentem Xanthi cognominerivum
Agnoso, Scææque amplector limina portæ !

Comment se fait-il que le noble sir Hector Greig, gouverneur de Malte, n’ait pas conseillé à ses nombreux amis de rebâtir en miniature la ville d’Hector, en attendant l’après-dernier ultimatum de Saint-Pétersbourg ! La société royale de Londres n’existe donc plus ? Cette illustre compagnie, qui a payé l’œuvre prodigieuse de Raffles sur les monuments de Java ; qui a subventionné le travail inouï de Solwyns ; qui a remis en lumière les merveilles ensevelies dans les ténèbres souterraines d’Eléphanta ; qui a payé les fouilles de Doumarleyna, et illuminé de tous les rayons de la gravure anglaise les cryptes d’Elora, les temples de Teh-Tauly et du Dès-Avantar, cette noble académie anglaise ne fait donc plus rien ? Elle passe à l’état d’Académie française ! elle couronne des rosiers vertueux en septembre, voilà tout ! Rien ne l’excuse pourtant ; les savants anglais, qui savent tout, savent bien que douze mille Anglais passeraient leur quartier d’été devant l’original de la traduction de Dryden : pourquoi n’ont-ils pas pris leurs précautions en conséquence ? pourquoi ont-ils laissé échapper la seule occasion d’employer à quelque chose d’utile l’éternelle question d’Orient, de faire enfin pour la Troade ce qu’ils ont fait pour les antiquités du monde indien ?

Un latiniste anglais du plus haut mérite, un ingénieux commentateur d’Horace, le célèbre John Bond, a établi qu’un