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Page:Macé - Les vertus du républicain, 1848.djvu/54

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Les secrets d’État ! Il y a longtemps que ce mot de plomb me pèse. Les secrets qui sont la fable de la ville ! les secrets de Polichinelle, diraient les enfants. Une chose si vulgaire à cette heure qu’elle est tombée dans le théâtre de Scribe ; et que l’homme d’esprit me comprenne : n’entend pas qui veut ce qui bruit à l’oreille de tout le monde. Au panier, vos secrets d’État ! Le vrai secret, maintenant, le secret de la force et de la vie, c’est la franchise.

Ah ! s’il nous fallait voir plus tard les chefs d’un grand peuple ruser et marchander, comme des brocanteurs ; s’il nous fallait encore jouer la comédie, et cacher une défroque dans la coulisse, je dirais à Dieu : « Ce n’était pas la peine de nous avoir fait changer ! »

Et nous autres, frères, ne jouons pas au plus fin entre nous. Soyons francs. N’ayons pas nos secrets d’État, nos secrets qui se devineraient en un jour, qui seraient contre-minés par d’autres secrets. Ne nous pour-