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Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/104

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J’eus les cheveux et les sourcils brûlés.

Tomy était enchanté.

Jamais son expérience n’avait si bien réussi !

Je félicitai de nouveau les parents.

— N’allez-vous pas bientôt retourner au collège ? demandai-je au jeune savant.

— Mais oui, me répondit-il, je vais rentrer en taupin au bahut le Grand pour potasser l’X !

— Ah ! et vous amusez-vous beaucoup au bahut ?

— Oh ! oui, on rigole d’une façon épatante.

On monte des bateaux aux pions ; on grille des sèches dans les gogs.

Et puis, il y a les jours de sortie.

Quand nous pouvons lâcher le pondant, nous allons tortiller chez Foyot, nous piquons une vadrouille sur le Boul’Miche ; nous taillons un bac dans le Péloponèse ; nous étranglons un perroquet dans une brasserie ; à neuf heures nous nous faisons rentrer par un passant, et nous en grillons encore une avant d’aller au baldaquin.

— Mais, dites-moi, repris-je tout ahuri, qu’est-ce qu’on vous apprend donc au bahut ?

— Nous faisons des laïus ; on nous pousse des colles sur le latin, le grec, l’alboche, les matmuches, etc.

— Mais est-ce qu’on ne vous enseigne pas la grammaire française ?

— Si fait, en sixième ; mais nous autres grands, n’en faut plus… ce n’est pas dans le programme !…

Je félicitai encore une fois les parents, et à ce moment on annonça le dîner.