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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/217

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DU VOIR-DIT.

Si m’en alay les ſaus menus,
Tant qu’en mon hoſtel ſuis venus.

Et ſe j’ay dit ou trop ou pau,
Pas ne meſpren ; car, par ſaint Pau,
Ma dame vuelt qu’ainſi le face,
Sus peine de perdre ſa grace.
Et bien vuet que chaſcuns le ſache,
Puis qu’il n’i ha vice ne tache :
Et ſe le contraire y héuſt
Elle bien taire s’en ſcéuſt,
Et au celer bien li aidaſſe ;
Car par ma foy bien le celaiſſe.[1]
Jà vous ay ceſte choſe ditte,
Mais ne m’en chaut ſe c’eſt reditte.

Je montay ſur ma haguénée,
Et chevauchay la matinée ;
Ne de chevauchier ne finay
Tant que je vins où je diſnay.
Mais le diſner ne pos attendre,
Ains me convint en l’eure prendre
Mon eſcriptoire pour eſcrire
Les lettres que cy orrez lire.
Et ſi, fu dedens enfermée
La chanſon ci devant nommée,
Et li tramis ſans detrier ;
Qu’à moy grevoit le detrier.


XIX. — Mon tres-dous cuer & ma tres-douce amour, j’en-

  1. On ne voit pas bien ce qu’elle auroit voulu tenir ſecret, après ce qu’elle vouloit qui fût découvert.