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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/224

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[vers 4049]
LE LIVRE

Ainſi diſt chaſcuns & chaſcune,
Si que j’eus la bonne fortune
Qu’Eſperance diſt : « Je l’ottroy ;
« Venés avant entre vous troy,
« Dalès Avis, qui tauxera[1]
« Quele amende il nous en fera. »
Confort-d’ami diſt doucement :
« Ma dame, je los vraiement,
« Que vous le mettés à renſon,
« Et qu’il en paie une chanſon,
« Rondel, balade ou virelay. »
Et elle diſt : « Je vueil un lay
« Apellé : le Lay d’Eſperance,
« Et par ce li feray quittance :
« Si ſe partira franchement
« Sans plus avoir d’empeſchement. »

Lors di-je : « Dame, à ce traitié
« Que vous avés fait & traitié,
« Moult volentiers je me conſens ;
« Mais, je n’ay mie ſi bon ſens,
« Com pour faire ſi bon ouvraige.
« Mais tant bonne & ſage vous ſay-je
« Que, s’aucune choſe y deffaut,
« Vous ſupplierez mon deffaut. »
Si, requis terme competant,
Je l’os ; ſi m’en parti atant.
Mais je fui depuis ſus ma garde,
Et dis à mon vallet : « Regarde
« Environ toy ſongneuſement ;

  1. Autour de Bon-avis qui taxera l’amende.