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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/253

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DU VOIR-DIT.

D’Eſpoir qui la cité gouverne.
Dont il faut que li las s’enfuie
Par nuit, dont durement m’anuie.
Mais quant ma chiere dame entent
Ceſte nouvelle, pas n’attent
Qu’on la prie de moy aidier,
Car on ne ſaroit ſouhaidier
Comment de moy aidier s’apreſte,
Et comment la belle eſt toſt preſte.
Car en quel eſtat qu’elle ſoit,
Si toſt com mes lettres reſſoit,
Et entend la deſconvenue
Qu’en ſa cité eſt advenue,
N’oublie pas qu’elle n’aqueure,
Et que tantoſt ne me ſequeure
Par la voie plus honnourable
Qu’elle puet & plus convenable ;
Et qu’Eſperance ne remette
En ſiege, & les autres demette.
Si que tuit à deſtruction
Sont mis & en ſubjection.
Et pour l’ymage qui fu faite
De Semiramis & pourtraite ;
Enſement, les gens du pays,
Ma dame liges & naÿs,[1]
Féirent pourtraire une ymage
Gente de taille & de corſage,
De manière & de contenance,
Toute pareille à ſa ſamblance.
Et tant eſtoit belle à véoir
Qu’à tous devoit plaire & ſéoir ;

  1. Les hommes liges-nés de ma dame.