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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/264

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[vers 4835]
LE LIVRE

Faire, ſanz nulle meſpriſon,
De Hebe & de ma dame gente.

Hebe déeſſe de Jouvente
Qui des cielz eſtoit boutilliere,
Rajoueniſt, à la prière
D’Ercules, le vieil Yolus,
Deſſus le mont de Tymolus ;
Filz fu Carliore le ſage.[1]
Si n’i avoit ſigneur ne page
Qui ne ſe ſeingnaſt à merveille.
De ce fait chaſcuns ſe merveille
Et nés li dieu s’en mervilloient,
Quant pour certain dire l’ooient.
Si que li dieu, leurs viés parens,
Pour eſtre jones & parans
Souvent à Hebe preſentoient,
Et moult doucement li prioient
Qu’il les voulſiſt rajouenir ;
Mais onques n’i porrent venir :
Car la Déeſſe bien appriſe
Lors reſpondoit par bonne guiſe.
Et diſoit qu’elle n’avoit cure
De tollir ſon droit à Nature.

Ainſi fait ma dame de mi :

  1. Ovid., Metam., lib. IX, v. 400. — Machaut confond ici le rajeuniſſement des enfans de Calirrhoé avec celui d’Iola. On fait ordinairement Iola fils d’un Iphiclus. Tymolus, comme l’écrit Ovide :

    Deſeruere ſui Nymphae vineta Tymoli
    (Met., lib. VI, v. 15),

    pour Tmolus, célèbre montagne de Phrygie.