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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/285

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DU VOIR-DIT.

« Ainſi com je le t’ay nommé.
« Biaüs fu cils qui diſoit
« Que nulle rien ſiene n’eſtoit,
« Puis que l’en li péuſt oſter.
« Tu dois bien ce mot cy noter.
« En ce temps fu Pictagoras
« Dont, ſe de Romme yes, encor as
« Les lois & les enſeingnemens
« Qu’il fiſt ſur les .iiii. élemens.
« Il vint des parties d’Auffrique,
« Et trouva l’art d’ariſmetique,
« Et la maniere de compter :
« Pour ce ne te dois pas doubter
« De dire leurs ſens & leurs euvres.

« Dont il m’eſt vis que petit euvres,
« Quant ainſi yes envelopés
« D’amourettes & attrapés.
« Certes longue choſe ſeroit
« À dire, qui la te diroit ;
« Mais ſe treſtuit juré t’avoient
« Que tres-bien te conſeilleroient
« De ceſte dame qui t’aſſote.
« Et ſi héuſſes Ariſtote,
« Senecque, Virgile, Caton,
« Salemon, Boeſſe, Platon,
« Et auſſi tous les advocas
« Qui ſont en ce monde, en ce cas
« Ne te ſaroient conſillier ;
« Non, par Dieu, tuit mi conſillier,
« Dont veſci la plus grant partie.
« Dont mervillier ne te dois mie
« Se renommée de moy court,