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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/332

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[vers 6801]
LE LIVRE

parfaite joie de ce que voſtre cuer aime, & bonne vie & longue ; & nous doint temps & lieu que nous nous puiſſons brieſment veoir. Eſcript le iiie jour de novembre.

Voſtre loial amy.


Après ceſte lettre preſente,
Ne fiſt une moult longue attente
Ma dame bonne & belle & ſage ;
Ainſois delivra mon meſſage
Si brief, que ce fu la journée
Que ma lettre lui fu donnée.
Et m’envoia ce rondelet
Avec un tres-bel anelet :

Tant com je ſeray vivant
Vous ſeray loyal amie,
Loing de vous & en preſent,
Tant com je ſeray vivant.
De ce ne ſoiez doubtant,
Amis, que je vous affie,
Tant com je ſeray vivant
Vous ſeray loyal amie.

BALADE.

Se par Fortune, la laſſe & la deſvée,
Qui onques n’eſt eſtable ne ſéure,
Mes dous amis fait longue demourée,
Et m’eſt loingtains par aucune aventure,
N’eſt pas raiſon que l’en ſoie plus dure,
Ne que le doie oublier ne guerpir.
Car cuers donnez ne ſe doit retollir.

Certaine ſuis que toute ſa penſée,
Tout ſon deſir eſt, & toute ſa cure,