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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/369

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DU VOIR-DIT.

Or avez oÿ & véu
Les lettres, s’il vous a pléu,
De ma dame ; & comment ſeure
Me couroit chaſcuns à toute heure,[1]
Pour l’amour que j’avoie a ly ;
Et comment pas ne m’abely,
Ainſois trop fort me deſplaiſoit
Tous les jours ce qu’on m’en diſoit ;
Et com ſon ymage aourée
Mis dedens ma priſon fermée,
Qui mort n’y avoit deſſervi.
Las ! & je l’avoie ſervi
Tellement que je me cuidoie
Sauver en ce que j’en faiſoie !
Toutevoie je m’aviſay,
Et moult y penſay & viſay,
Qu’unes lettres li eſcriroie,
Et que riens ne li manderoie
De ce qu’on dit tout en appert,
Qu’elle veſt, en lieu de bleu, vert.
Veſcy de la lettre la fourme
Qui mot-à-mot vous en enfourme :[2]


XLI. — Mon tres-dous citer & ma tres-chiere ſuer & ma tres-vraie amour, j’ay bien véu ce que vous m’avez eſcript ; ſi, vous merci moult chierement de voſtre bon eſtat que vous m’avez fait ſavoir ; car, par m’ame, c’eſt la plus grant joie que je puiſſe avoir que d’en oÿr bonnes novelles, apres vous veoir, que je deſire ſur toutes les choſes du monde. Et, mon tres-dous

  1. Et comment, chacun me pourſuivoit, me relançoit.
  2. On va voir qu’il affecte de ne répondre qu’à l’avant-dernière lettre de Peronnelle.