Aller au contenu

Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[vers 7697]
315
DU VOIR-DIT.

neur & joie de quanque voſtre cuer aime, & nous doint grace que nous nous puiſſions veoir à honneur, à joie & à ſanté, & brieſment. Eſcript le .xiiie. jour de novembre.

Voſtre tres-loial amy.


Ainſi à ma dame reſcri,
Que je ne fis plainte ne cri
De choſe qu’on m’éuſt conté ;
Ne pour gaingnier une conté,
Non vrayement, pour nul avoir,
Ne li éuſſe fait ſavoir ;
Car trop courrecier la péuſſe,
Se ſignifié li éuſſe,
Et ſi l’éuſſe fait plourer.
Et meſſages trop demourer
Ne puet, ne tart hurter à porte,
Qui maiſes nouvelles apporte.
Si me couchay dedens mon lit,
Tous nus, ſans joie & ſans delit,
En penſant à ceſte aventure
Qui trop m’eſtoit peſant & dure.
Si mendormi à moult grant peine ;
Car preſque toute la ſemaine
Plus plouré avoie & gemy
.c. fois que n’avoie dormy.
Si ſongay ce que vous orrez,
Ne ſay ſe croire le pourrez.

En mon ſonge m’eſtoit avis
Que je véoie vis-à-vis,
L’image ma dame honourée
Qui eſtoit toute eſchevelée,