Aller au contenu

Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[vers 8449]
341
DU VOIR-DIT.

Et s’elle ſe vuet corrigier,
Pardonner li doy de legier ;
Et le faire aimablement,
Doucement & courtoiſement.
Et s’à raiſon ne ſe vuet mettre,
Ains ſe vuet de m’amour demettre,
Je l’en doy laiſſier convenir,
Puis qu’à raiſon ne vuet venir ;
Et, ſans plus plaindre ne crier,
L’en doy hautement mercier,
Et li dire à chiere levée :
« Puis qu’il vous plaiſt, forment m’agrée. »
Car s’amour riens ne me vaudroit,
Puis qu’en li loiauté faudroit.

Toutevoie finablement
Je m’aviſay que nullement
En ce point vivre ne povoie ;
Que touſdis merencolioie,
Et s’eſtoit mes cuers en triſtece,
Qui eſt choſe qui trop ſort blece.
Si qu’une lettre li eſcry,
Et courtoiſement li deſcry
Non pas tout ce qu’on me diſoit,
Mais ſeulement qu’elle liſoit
À pluſeurs gens mes eſcriptures,
Qui m’eſtoient nouvelles dures ;
Si que pluſeurs gens s’en moquoient
Qui les ooient ou liſoient.
La lettre verrez ſans attendre,
Se vous voulez au lire entendre.


XLII. — Ma tres-chiere & ſeule dame, je ſuis moult deſi-