Aller au contenu

Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/462

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
406
APPENDICE.

C’eſt la première fois…

Liſez : Le manuſcrit no 1584 porte mon intention, & c’eſt la première fois que je remarque ce ſoléciſme, &c.

La Colombelle doit être la même que la Guillemette. Remarquons que le frère, la ſœur de Peronnelle & Henry étoient bien inſtruits de la correſpondance amoureuſe, mais ignoroient les rendez-vous du Verger & le pèlerinage de Saint-Denis. Peronnelle, qui juſque-là ne trouvoit jamais les lettres de ſon ami aſſez longues, lui recommande maintenant de ne plus envoyer que des chanſons ; ou, s’il écrit, de charger un homme bien ſûr de lui remettre les lettres. Toutefois les nouveaux liens qu’elle alloit former ne rompirent pas entièrement ceux qui l’engageoient avec Machaut. J’en trouve la preuve & dans la balade d’Euſtache Deſchamps citée dans la Notice, & dans deux autres balades : l’une, apparemment de Peronnelle d’Armentiéres ; l’autre, aſſurément de Guillaume de Machaut. Placées, dans les Œuvres complètes, parmi les dernières compoſitions du même genre, elles ſemblent avoir été faites dans les premiers temps du mariage de Peronnelle. Nous ne pouvons mieux finir notre volume qu’en les reproduifant toutes les deux.


PERONNELLE.

Deux choſes ſont qui me font à martire
Vivre & languir ; dont mes cuers trop ſouſpire :
La première eſt que mes tres-dous amis,
Qui ſa proeſce & tout ſon cuer a mis
En moy ſervir & amer loiaument,
Ne peut, ne veult, ou ne ſcet nullement
Géhir[1] à moy ſa doulour ne ſa paine,
Ne que je ſuis ſa dame ſouveraine.

  1. Confeſſer.