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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/110

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LA LUXURE DE GRENADE

Nom dont il avait dû l’appeler en une minute bien différente.

Puis il y eut, durant quelques secondes, un grondement singulier. Ils allaient pousser la porte quand Isabelle de Solis sortit, les paupières battant, les lèvres pincées. Elle dit impérieusement au Hagib :

— Nous pouvons remonter. J’ai puni cet homme de ses calomnies.

Et elle s’élança dans l’escalier.

L’Almocaden jeta un regard dans la cellule et il vit que l’Adalide était resté prosterné et ne se relèverait pas. Une petite dague enfoncée dans sa nuque lui avait donné une mort foudroyante.

Il se précipita dans l’escalier en criant des paroles furieuses où il était question de la justice et de sa responsabilité vis-à-vis des prisonniers qui lui étaient confiés.

Il ne rattrapa le Hagib que sur la plate-forme de l’Alcazaba. Celui-ci s’était retourné et sous sa gandourah noire, à la clarté du soleil, il était plus jaune qu’à l’ordinaire.

Il considéra l’Almocaden avec sévérité et même un peu de mépris. Il lui fit signe de se taire.

— La justice !

D’un mouvement de la tête, il lui montra la silhouette féminine qui s’éloignait à petits pas rapides. sous son auréole de cheveux d’or.

― Zoraya !