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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/136

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LA LUXURE DE GRENADE

dans la muraille. Abul Hacen en prit une qu’il alluma. Il fit un signe à Ali et celui-ci appuya de tout son poids sur un des blocs de pierre dont était faite la muraille. Avec un bruit sourd, le bloc bascula, entraînant avec lui d’autres blocs de grande dimension et démasquant une ouverture où il y avait un escalier.

Abul Hacen sourit avec orgueil en montrant à Isabelle le merveilleux mécanisme dans la confection duquel les ingénieurs arabes étaient depuis longtemps passés maîtres.

— C’est Yussef Zeli, le constructeur de l’Alhambra, qui a trouvé ce secret, dit-il. Au bas de l’escalier, je te montrerai l’endroit où l’on enterra les ouvriers qui prirent part à ces travaux. Il paraît que Yussef Zeli fut désespéré de leur mort. Mais comment sans cela le secret aurait-il pu être gardé ? Pour la même raison, plus tard, Muhamad Alhamar fut obligé de se débarrasser de son Hagib qu’il avait eu l’imprudence d’amener ici.

Isabelle ne réfléchit pas que l’imprudence était davantage pour celui à qui l’on révélait le secret que pour celui qui le révélait. Elle descendait allègrement les marches et elle ne s’arrêtait que lorsque Abul Hacen qui la suivait avec peine lui criait de prendre garde de glisser.

Ils se trouvèrent tout à coup devant une porte de bronze noir. À la clarté de la torche, Isabelle vit sur cette porte une main gravée semblable à celle qui était sur la porte de la Loi. Sous la main, il y avait le dessin d’une clef.

Abul Hacen expliqua le symbole.