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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/226

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XVII

la galère insensée

Sous la voûte du château d’avant, derrière l’emplacement réservé pour la manœuvre des pierriers, on avait aménagé deux cabines assez vastes. L’une devait abriter les danseuses qu’on allait chercher à Constantinople. Dans l’autre, avaient pris place les passagers qui avaient obtenu de l’Émir l’exceptionnelle faveur de gagner l’Orient sous la protection de ses armes.

Ces passagers étaient fort peu nombreux. Outre trois marchands de bijoux de Grenade, il n’y avait que le savant Al Birouni et Tawaz, célèbre pour son immense fortune, son amour des arts, les raffinements de sa vie. Al Birouni transportait avec lui la cloche de verre dont il était l’inventeur. Il n’était plus attiré que par le mystère des choses sous-marines. Là vivait, croyait-il, un monde merveilleux dont la faune avait d’étroits rapports avec l’humanité. Il prétendait qu’il y avait sous les eaux des poissons avec des bras et des mains, des monstres aux visages d’hommes et que cet univers était éclairé par une