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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/251

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XIX

le siège de malaga

Isabelle s’accommodait mal de la vie obscure qu’elle menait maintenant à Malaga. La maison qu’elle habitait avec Almazan était spacieuse et splendide. Des jardins en étages y descendaient jusqu’à la mer et de la terrasse du toit on apercevait les cimes des montagnes qui encerclaient la ville.

Mais elle ne sortait guère. C’était Hamet, de la famille des Zegris, qui, en l’absence d’El Zegal, commandait les troupes à Malaga. Il n’avait peut-être pas oublié la haine de sa famille contre l’ancienne favorite. Elle devait craindre l’écho de cette haine.

Le soir, Almazan détachait avec elle une barque à voile triangulaire et ils erraient le long du rivage. Elle retrouvait alors sa gaîté. Elle s’amusait à faire jaillir l’eau avec la main et à en lancer des gouttes vers le ciel. À la clarté des étoiles, ces gouttes retombaient comme une cascade lumineuse et elle pensait aux saphirs et aux perles du trésor de l’Alhambra.