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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/265

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XX

la pourriture des morts

À mesure que les mois passaient, l’espérance décroissait dans les âmes. L’armée d’El Zagal, en marche pour délivrer Malaga, avait été écrasée par le double effort d’une armée de Boabdil partie de Grenade et d’une armée Espagnole, sous les ordres de Gonzales de Cordoba. Les flottes de Constantinople et d’Alexandrie n’arrivaient pas. Au contraire, les galères espagnoles devenaient plus nombreuses et on pouvait les voir, à droite et à gauche de l’enceinte de la ville, débarquer des troupes et des approvisionnements.

Le camp Espagnol était maintenant entouré d’un large fossé et les abords en étaient semés de pieux aigus qui empêchaient la cavalerie d’avancer. Près des ponts de ces fossés, les pierriers et les lombardes s’amoncelaient comme des troupeaux de bronze et derrière, les tentes, surmontées de pavillons et de bannières de toutes couleurs, étaient innombrables